L’artisanat nügong

女紅 : chants et broderies

La popularité du nüshu est associée à la vie sociale des femmes et à la coutume des sœurs jurées. La vie sociale des femmes tournait autour du nügong女紅 : il s’agissait de la pratique de l’artisanat, qui consistait en l’art de la broderie et de l’écriture en nüshu女书. A sept ou huit occasions dans le calendrier lunaire, les femmes se réunissaient pour chanter et broder ensemble, lire des éventails décorés de poèmes en nüshu, chanter des histoires traditionnelles en dialecte. Contrairement à ce qui a pu parfois être dit, ces réunions n’étaient pas secrètes, et les enfants y assistaient.

Il semblerait que la coutume des pieds bandés, la vie des femmes dans un étage réservé de la maison et le nüshu / nügong, soient liés. Anne MacLaren[1] souligne l’influence de l’architecture locale dans la formation de la vie sociale de la communauté des femmes. « Dans cette région reculée, les maisons étaient regroupées au pied des collines. Les maisons étaient séparées par des petits sentiers, arrangements défensifs contre les bandits qui rôdaient dans la zone. Les maisons avaient un étage réservé au travail des femmes. L’étage avait une petite ouverture face à la rue. On peut penser que cette architecture permettait aux femmes de participer à la vie commune et en même temps les rapprochait. Dans la culture chinoise, les femmes sont généralement isolées dans la partie de la maison reservée aux chambres, parfois entièrement close d’un mur. A Jiangyong, cette structure leur donnait d’une part, une intimité plus grande, ainsi qu’un lieu réservé pour l’artisanat et les performances orales. C’était aussi le lieu où les relations entre sœurs jurées se forgeaient et l’endroit où les serments étaient célébrés. »

[1] Anne McLaren, internet : wwwsshe.murdoch.edu.au/intersections, 1998.


L’artisanat de nos jours