Complaintes nüshu
Fragments de récit de vie en nushu
La transmettrice He Yanxin avait écrit des textes dans le style traditionnel, notamment une biographie qui décrit les souffrances d’un mariage imposé par l’autorité de sa famille ; elle a écrit aussi des remerciements pour la chercheuse japonaise Orié Endo qu’elle considère comme une amie de cœur, une soeur jurée. Mais les financements ne suffisent pas toujours à assurer la subsistance des transmettrices, Endo Orié évoquait sur son siteen 2006 les problèmes financiers de He Yanxin qui l’empêchaient alors de se consacrer entièrement au nüshu.
Vous trouverez ci-dessous un poème de He Yanxin et sa traduction en français. Son fils avait alors été malade et elle confiait sa peine à travers l’écriture nushu.
Je suis venue à Jiangyong pour écrire quelques mots
Je n’avais pas écrit que mes larmes ont coulé
Pensées tournoyant dans ma tête, mon cœur inquiet
Mon petit fils a attrapé la maladie des os.
Depuis un mois déjà il est à l’hôpital
Comment devrons-nous dépenser ?
Mon cœur souffre quand je le vois
Sous la douleur de la lame affûtée
Tous les deux nous pleurons à chaque fois,
Mon petit-fils, quand te reviendra la santé?
Traduction : Martine Saussure-Young
He Yanxin何艳新, originaire du village de 河 渊 村, a appris le nüshu dans sa famille à l’âge de dix ans, l’a abandonné et a appris les sinogrammes à l’école. Elle a réappris le nüshu à l’âge adulte et a écrit des textes biographiques.